Entrevue avec un vampire - partie 5

Publié le par Dawawa

Par : Isabelle Plume

Journaliste :  Bonsoir Comte, c’est un plaisir de vous revoir. Vous allez bien ?

Comte :  Je vais très bien mignonne. Laissez-moi vous regarder ma jolie… Vous êtes affolante dans ses vêtements…

Journaliste :  Vous aimez ? Je porte ceci exprès pour vous. Venez vous asseoir Comte.

 

Comte :  Ceci est très différent des habits trop stricts dont ma femme s’affuble ces derniers temps ! Viendrez-vous, vous asseoir sur mes genoux comme la dernière fois petite ?

Journaliste :  Si j’y vais, vous me raconterez comment et pourquoi vous avez tué ma collègue Léandre ?

Comte :  Ah ! Oui, j’ai promis… vous avez raison mon petit. Mais je vous avertis, il n’y a pas de quoi fouetter un chat…

 

Journaliste :  Voilà, je vous écoute Comte …

Comte :  Tout ça c’est la faute de ma femme. Elle et sa maudite manie de vouloir des amies à tout prix. J’ignore comment ma femme et Léandre sont devenues amies. De toute façon ce n’est pas important. Un soir, alors que je prenais un café avec ma femme, celle-ci m’annonça qu’elle avait invité une amie à partager notre repas du dimanche. Je n’aime pas les visiteurs, mais pour un repas j’étais prêt à faire une concession.

 

Comte :  Ma femme me parlait de son amie, tout heureuse de partager ce qu’elle savait d’elle avec moi. J’écoutais tout ça distraitement, cela ne m’intéressait pas le moins du monde. Puis ma femme mentionna que son amie était journaliste. Cela piqua ma curiosité. Ma femme m’apprit que son amie travaillait pour un journal à sensation, qu’elle interviewait des gens " bizarres " et qu’elle s’appelait Léandre Porter.

Comte : À partir de là, je n’avais pas le choix. Je devais agir. Il était hors de question que Léandre apprenne à ma femme ce qu’elle savait de moi. Ni qu’elle lui explique ce que j’étais réellement, ou qu’elle ne fasse lire à ma femme les entrevues que je lui avais accordées.

Journaliste : Votre femme ne sait pas que vous donnez ces entrevues ?

Comte : Non, absolument pas. Elle ne lit pas ce torch … euh… magasine ! … Heureusement, car elle ne me pardonnerait pas ce que je vous raconte. Si elle apprenait que j’ai tué à plusieurs reprises …et ce que j’ai dit d’elle … Elle m’en voudrait terriblement.

Journaliste : Il est vrai que vous êtes plutôt dur envers elle…

Comte : Bah, j’ai l’habitude de dire ce que je pense. Je suis sincère que voulez-vous…

 

Journaliste :  C’est une de vos qualités … Hum … Continuez Comte …

Comte :  J’avais déjà une entrevue de prévue avec Léandre pour le mardi suivant. Seulement, mardi serait trop tard. Il me fallait la voir avant le dimanche. J’ai donc appelé Léandre et j’ai demandé s’il y avait moyen de devancer l’entrevue. Léandre a accepté de me recevoir le samedi. C’était assez excitant pour moi de savoir que je la tuerais ce samedi là. C’est rare que je planifie mes coups d’avance.

 

Comte : Le samedi, je suis allé chez elle et nous avons fait l’entrevue comme d’habitude. Pour la faire rager, j’ai fait comme je faisais toujours, je m’assoyais à son bureau, la forçant à prendre la place qu'elle souhaitait que j'occupe. Son regard devenait noir, elle rageait chaque fois. J’aimais lui faire ce tour là. Elle perdait alors pied et son air de supériorité.

Comte : J’ai fait l’entrevue en pensant constamment à l’agression qu’elle allait subir, à son cou que je croquerais, au sang qui jaillirait … C’est presque aussi bon que de s’imaginer entrain de faire l’amour avec quelqu’un qui vous plaît extrêmement.

 

Journaliste : Donc vous avez fait l’entrevue avec Léandre. Sur l’enregistrement, vous lui dites que vous avez un cadeau pour elle…

Comte : Le truc du cadeau fonctionne toujours à merveille. Elle semblait étonnée la Léandre, mais en même temps elle était contente. Elle a éteint son petit magnétophone avec enthousiasme… (rire)

 

Comte : Généralement, j’aime prendre mon temps, faire durer le plaisir, savourer la peur de mes proies… Mais là, j’étais trop excité … Je ne crois pas qu’elle ait réalisé ce qu’il lui arrivait. Je l’ai empoigné par les cheveux, je l’ai tiré vers moi, et j’ai planté mes dents dans son cou. Je l’ai vidé de son sang…

Journaliste : Oh … ! Vous avez fait quoi après ?

 

Comte : J’ai pris sa carte de crédit, et les 300 dollars qu’elle avait dans son sac à main. Puis, j’ai transporté le corps de Léandre dans le bois. Je l’ai abandonné là, au pied d’un arbre. Les loups ont probablement apprécié ce beau repas… (éclat de rire)

Journaliste :  Oh !

 

Comte :  Vous frissonnez ma jolie, ce sont mes caresses qui vous font cet effet ?

Journaliste :  N ..Oui ! Euh … Ensuite, selon les enquêteurs,   vous êtes allés acheter un téléviseur …

 

Comte : Non, je suis allé prendre une longue douche chez moi, j’étais couvert de sang. Ma femme était debout, alors elle m’a vu ainsi. Ce qui fait que j’ai eu du trouble avec ça quelques jours plus tard.…J’ai même été dans l’obligation de frapper ma femme ! Passons, je n’aime pas parler de ça. Ce n’est qu’après la douche que je suis allé chez Son & Son.

Journaliste : La caissière a dit qu’elle avait vendu la télé à un couple. Qui était cette femme ?

 

Comte : Une prostituée que j’ai rencontrée non loin du magasin. Je lui ai donné 200 dollars pour qu’elle utilise la carte de crédit pour payer le téléviseur.

Journaliste : Wow ! C’est plutôt bien payé ! Je devrais changer de profession !

Comte : Bah, elle n’a pas que payé le téléviseur à ma place pour cette somme ! Elle et moi avons passé un moment plutôt agréable ensuite …

Journaliste : Vous n’aviez pas peur qu’elle ne parle à la police par la suite ?

Comte : Non, elle ne pouvait plus parler quand je l’ai quitté. Son corps fut abandonné non loin de celui de Léandre. Moi j’ai pu récupérer mes 200 dollars… (rire)

Comte : Bon mon petit, nous avons assez parlé de tout ça. J’ai bien envie d’essayer votre lit !

Journaliste : Venez Comte, vous verrez qu’il est très confortable !

 

Journaliste : Dites-moi, cette soirée d’anniversaire l’autre soir ?  C’était bien ?

Comte : Bof, pas terrible pour être franc ! Le restaurant était okay, sauf que ma femme n’a pas tellement aimé le présent que je lui ai offert.

Journaliste : Non ? Vous lui avez offert quoi ?

Comte : La vie éternelle …

Journaliste : Vous l’avez mordu ! Mais pourquoi ?

 

Comte : Oh, c’est de sa faute encore  ! Pendant le repas, elle n’arrêtait pas de m’expliquer qu’elle allait devenir vieille, ridée etc. Elle me faisait même des mimiques pour me démontrer à quel point elle serait laide. Cela m’a fait réfléchir ! Non mais vous pouvez m’imaginer moi avec une vieille femme au corps flasque et aux seins tombant ? Beurk ! J’aurais l’air de quoi ? Non pas question ! Un homme comme moi, a besoin d’avoir à son bras la plus jolie des femmes.

 

Journaliste : Oh ! Vous l’avez mordu de force  ?

Comte : Je n’avais pas prévu de faire ça. Comme je vous l’ai dit, si elle n’avait pas parlé de vieillissement … Après le restaurant nous sommes allés à la maison. Je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais faire ça vite. Nous étions sur notre lit, entrain de nous caresser, et j’ai tenté de la mordre. Elle a été plus vite que moi. Elle a compris ce que j’essayais de faire. Elle m’a repoussé.

 

Comte : J’ai essayé de la convaincre par la douceur. Je lui ai dit les phrases que les femmes aiment entendre, vous savez ; - je t’aime - je ne peux vivre sans toi - je ne veux pas que tu meurs - si tu m’aimes, laisses-toi faire – Toutes ces bêtises. Elle ne faisait que brailler, en disant non.  C'était horrible !  Elle m’a énormément déçu ! Je pensais qu’elle m’aimait indiscutablement.

Comte : Alors j’ai menacé de m’en prendre aux enfants… L’idiote, elle a cru que je le ferais ! Je n’aurais jamais mordu mes enfants. Ce fut la deuxième déception de la soirée ; Constater le peu de confiance qu’elle avait en moi !

 

Comte : N’empêche que je vais garder longtemps en mémoire son splendide visage, ses yeux pleins de larmes, sa peur qui l’a faisait trembler de tous ses membres. Elle n’a jamais été aussi belle que ce soir là. C’est fou ce que cette femme me manque maintenant !

 

Comte : Dire qu’aujourd'hui c’est une horreur ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point elle est répugnante. Je regrette de l’avoir mordu à cause de cela.  Si seulement  j’avais su … Je crois que je ne l’aurais pas mordu.

Comte : Enfin, avec un peu de chance je pourrai la remplacer par une toute neuve bientôt ! (rire)

Journaliste : Que voulez vous dire ?

 

Comte : Je ne crois pas qu’elle va s’en sortir ! Elle ne vivra plus longtemps. Elle n’y arrive pas. Elle pleure beaucoup, elle est très malheureuse. Je déteste la voir ainsi. Une toute petite poussée et elle tombera. Elle est au bord du gouffre, un petit coup de vent la fera sombrer. Alors, je serai libéré. Vous ne pouvez pas soupçonner comment c’est difficile pour moi, de vivre avec elle en ce moment !

Journaliste : J’imagine que ça ne doit pas être très facile pour elle non plus ! Kapa, elle s’appelle n’est-ce pas ?

Comte (étonné)  : Comment savez-vous cela ? Je fais très attention quand je parle d’elle dans ces entrevues pour ne pas prononcer son nom !

Journaliste : Vous vous êtes échappé l’autre soir. Alors que nous faisions l’amour sur le sofa. Vous avez dit : " Bah ! Kapa attendra ! "

Comte : Je dis trop de chose parfois…

 

Journaliste : Elle devait être en colère ce soir là vous l’avez fait attendre très longtemps…

Comte :  C’est votre faute. Mais pour répondre à votre question, non, elle n’était pas en colère. Ma femme est comme une éponge, elle absorbe, absorbe, absorbe. Elle est molle, elle n’a pas de colonne vertébrale. Et c’est très bien ainsi !

 

Comte : Assez parlé d’elle maintenant … Venez mon petit, et tâchez de me donner du plaisir …

Journaliste : Vous pouvez compter sur moi, Comte…

 

Une fois le Comte satisfait, il quitta.

Isabelle s’installa devant son ordinateur … Il lui fallait maintenant taper son reportage …

Mais auparavant,  elle avait autre chose à écrire, une chose très importante à écrire...

 

 

Publié dans Épisodes récents

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Ah ben dis moi... ça se précise..., ça sent le rebondissement.Qui des deux va être le plus rapide : Claude à tuer Isabelle, ou Isabelle à convaincre Kapa ?Arf... je veux la suite !!!Comme le dit Frof, on se demande vraiment comment les choses vont tourner, il y a tant de possibilités !Tu es une chef Dawawa ! :-D
Répondre
F
Depuis quelques épisodes, la duplicité de Claude ne nous étonne plus...<br /> Mais ce qui m'étonne à chaque fois, c'est que, plus tu racontes, plus le nombre de destinées possibles pour tes personnages augmente !<br /> Claude deviendrait-il imprudent ? Sa prédiction sur l'avenir funeste réservé à Kapa se vérifiera-t-elle ou bien noircit-il le tableau pour mieux aiguiser la curiosité d'Isabelle ? Isabelle... dont la personnalité semble dans cet épisode plus complexe que prévu (inversement proportionnelle à la longueur de ses vêtements ?), joue-t-elle avec le feu ? ou bien aurait-elle séduit Claude dans un but précis ?<br /> Brrr ! peut-être que je me pose trop de questions, mais j'adore tous ces rebondissements !
Répondre
A
Ah, une lueur d'espoir semble exister pour Kapa !    C'est toujours aussi chouette, j'attend maintenant la suite bien sûr !!!
Répondre
M
Sauver ou ne pas sauver Kapa ? Là est la question !Admirable Dawawa, as usual ! ;-)
Répondre